Historique de la 73e CCR
Crée en Allemagne le 10/09/1945 a Spaichingen à partit du Train des T.O.A (Troupes d'occupation en Allemagne) et avec le personnel  provenant des F.F.L et des 1ère et 2ème divisions coloniales d'Extrême-Orient.
 
Transférée en Indochine, elle débarque à Saïgon fin Décembre 1945 et stationne au camp Petrus Ky avec ses trois pelotons de circulation.
Le 1er janvier 1948, elle est réduite à un DCR, Détachement de  Circulation Routière n° 73 et la compagnie autonome de transport 1/511 est chargée de l'administration 
de ce détachement.
Au 1er janvier 1949, ce détachement reprend son ancienne appellation,
la 73ème CCR  avec ses activités classiques. De plus elle reçoit l'administration du Groupement des unités réservées du Train (GURT).
La compagnie est responsable de la circulation dans Saïgon-Cholon.
Elle opère en Cochinchine, dans le Sud-Annam, sur les Hauts-Plateaux et au Laos.  (Kratie, Bien Hoa, Pakse, Dalat, Savannakhet).
En Novembre 1952 elle perd ses  deux pletons de protection sur scoutcars et continue d'assurrer le control de la circulation avec ses deux autres pletons. En 1953, un de ses pletons est detache au Laos  d'Avril a Juillet et d'octobre a Decembre.  Le 6 Janvier 1954, la compagnie prend part a l'operation ATLANTE en d'Anname    dans les terrains marécageux entre Da Nang et Nha Trang. 
Elle restera dans cette region jusqu'au cessez le feu.
 Au cour de la campagne d'Indochine, la compagnie aura eu 16 morts 
et 260 citation individuelles. 
En avril 1952, la compagnie est citée à l'ordre de la division.
Le 1er Novembre 1954 elle devient la 273e CCR et quite l'Indochine.


Insigne:
Le chien de garde évoque sa mission de surveillance et de régulation du trafic routier.
 Insigne non homologué mais tolèré
(04/04/47)


Les unités de circulation routière 
et leur emplois en Indochine :

Les procédés habituels d’emploi des unités de circulation routière pour l'Indochine sont modifié dû à l'insécurité, le mauvais état du réseau routier et aussi dû à la pénurie de moyens.

Pour assurer leur mission, les CCR mettent en place des postes de contrôles et de régulation routier, et assurent la régulation des mouvements et transports ainsi que la circulation des convois escortés. Les CCR pratiquent le renseignement sur la valeur et possibilités des itinéraires et les patrouilles fréquemment recevant des missions de combat comme reconnaissances, patrouilles et interventions.
Ces missions sont toujours difficiles et dangereuses, car les agents de la circulation doivent souvent remplir leur mission isolément.


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Raoul Desjars  et ses copains de la 73e CCR,
 Photo prise a la maison de Marcel Pagnol Aubagne en Novembre 1945 avant l'embarquement pour l'Indochine

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La 73e CCR au camp Pretus Ky

(D'après les souvenir L'Adjudant-chef René Bardochan  61e/73e CCR )

Elle était cantonnée dans le grand camp de Transit Petrus Ky dans le distric de Cholon Saigon. Ce camp était destiné a recevoir toute les unités Françaises venant de métropole ou d'Afrique du Nord et son appellation officiel était B.M.S (Base Militaire de Saigon). Il dépendait directement des T.F.E.O (Troupe Françaises Extrême Orient) et était un camp interarmes. L'unité stationne a demeure sur le camp était le 11e Régiment d'Infanterie Coloniale qui était l'unité d'accueil  de tous les régiments et détachement de l'armée Française en Indochine. Tous les services reposaient sur ses compétences, c'est a dire l'intendance, le service santé, les services administratifs, les services technique, la police militaire, le poste de sécurité, etc. Sur se camp se trouvait aussi une prévôté (Gendarmerie Militaire) et un BMC (bordel militaire de campagne)  suivi par le service santé. La dimension du camp représentait (environ et de mémoire en 1953) une surface  d'aune largeur de 300m et profondeur de 500m. Les personnels arrivant sur le camp  étaient de suite " dispatchés" dans leur unités d'accueil, puis expédie sur le théâtre Indochinois sans tarder. La fréquence d'arrivé des hommes était environs 1000 hommes par bateaux par semaine! Un point important a souligner dans l'implantation du casernement était la séparation et même le cloisonnement  le plus strict entre les troupes débarquant sur le théâtre et celle rembarquant avec le rapatriement des blessés,il ne fallait pas entamer le moral des soldats! Quasiment la totalités des troupes françaises engagées en Indochine furent en transit sur ce camp a un moment ou a un autre.

 La 73e CCR a Petrus Ky
 (Voir le schéma, gracieusement fourni par Michel Bardochan)
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 La 73e CCR était une unité indépendante mais son emplacement, son installation générale, sa position géographique dépendait du 11e R.I.C

 Le coin du quartier ou se trouvait la 73e était tout de suite a droite de l'entrée. Son insigne était bien mis en évidence sur un panneau en bois supporte par deux poteaux  d'une hauteur d'un mètre cinquante environs. Juste après dans son implantation en U se trouvaient les bâtiments de plain pied de la 73e. (anecdote: les logements des Officiers et S/officiers se trouvaient juste a cote du BMC et souvent le soir nous étions réveillés par le tumulte et les ébats de la troupe!

Une certaine indépendance autorisait les commandements d'unités autonome comme les CCR a trafiquer leurs  véhicules pour raison de sécurité, comme addition de blindage ou système d'éclairage ou de dépannage, etc.

D'après mes souvenir en 1953, a la  73e CCR , les jeep n'avaient pas de blindage de pare brise et pas de support de mitrailleuses. Mais les plancher des véhicules avaient été renforces par l'adjonction de plaque de blindage (fabrication maison) pour se protéger  des mines. (anecdote: un camarade ébéniste de formation avait modifie son Dodge 4X4 en changeant les sièges par des siège en bois travaille, il l'avait baptise en parlant "LEVITAN"   A l'époque un célèbre fabriquant de meuble avait un slogan : "Un meuble Levitan, Un meuble qui dure longtemps"

 Une des deux Jeep d'un poste CCR était équipée d'un poste SCR 300 a modulation de fréquence utilises pour les liaisons aériennes a vue ou pour contacter a faible distance les postes le long des routes.  Les Dodges avaient des SCR 193 avec des  TU5 ou TU6  (Tuning Unit)

Missions de la 73e Compagnie de circulation routière en Indochine

 

 

Ses activitées principales sont contrôles et régulation de la circulation civile et militaire dans Saigon, le sud Annam et le Laos avec guidage, défense et sûreté des convois en partance de Saïgon pour le centre Annam ou le Laos 
Elle assurera aussi des missions de reconnaissance, surveillance, informations pour le commandement, ainsi que des missions panneautage fléchage et patrouille en ville.

Journal de marche et des opérations de 1946 à 1954 (reconstitué)

 

Année 1946

La 73ème C.C.R. basée à Saigon, détache un de ses postes à Dalat depuis 1946. Chargée du contrôle de la circulation à l’intérieur de la capitale, elle assure le pilotage des convois depuis la gare routière jusqu’aux postes de contrôles de la périphérie. En juillet 1946, son implantation est la suivante : un peloton à Saigon , un peloton en Sud Annam et un demi-peloton au Laos.

Année 1947

Un second poste est envoyé a Dalat en août 1947. 
Au cours de second trimestre 1947, elle a procédé à la mise en place des panneaux de consignes de circulation dans la ville de Saigon et réalisé le fléchage et le pancartage de l’agglomération Cholon. Cette activité s’étend bientôt à Dalat et à Ban Me Thuot.

 Année 1948

A compté du 10 mai 1948, en plus des deux postes de Dalat, elle détache 2 postes à Ban Me Thuot. Elle a procédé à la mise en place des panneaux de consignes de circulation et réalisé le fléchage et le pancartage de Nha-Trang, Phan Rang et Phan Tiet en Annam.

Année 1949

***

Année 1950

Les diverses unités formant le G.U.R.T. poursuivent leurs taches dans les mêmes conditions. La 73e C.C.R. a jusqu’en 1950 des postes détachés à Dalat, Ban Me Thuot, Phnom-Penh, Pakse, Savannakhet et même Tourane et Hue. La plupart de ses éléments sont regroupés en 1950 et elle dispose alors de deux pelotons de protection sur scout-car et d’un peloton de circulation chargé d’assurer la circulation dans l’agglomération Saigon-Cholon-Gia Dinh. Les deux pelotons sur scout-car assurent des missions de protection et d’escorte des grands convois, au départ de la capitale.

 Année 1951

Deux importantes séries d’opérations de pacification sont menées au cours de l’année 1951.

« PARTISAN » a pour but l’implantation dans le secteur de Bentre des U.M.D.C. (Unité Mobile de Défense des Chrétientés – Cochinchine). Fin janvier débute ainsi une suite d’actions au cours desquelles certaines régions sous contrôle Vietminh sont nettoyées afin d’y permettre l’installation de postes et de tours de garde : zone de Caimon, Mocay, ile de Minh… Tous les moyens du Train y participent : G.T. 511, G.T. 519, 61e C.C.R., 73e C.C.R.

Les deux unités de circulation routière  (61e et 73e) poursuivent inlassablement leur tâche. Leurs postes de circulation régulent la mise en place des unités opérationnelles et leur dislocation en fin d’opération. Elles participent pratiquement ainsi à toutes les opérations importantes et effectuent des reconnaissances routières au fur et à mesure de l’ouverture des divers axes du réseau routière. La 61e souvent renforcée par des postes de la 73e C.C.R., règle en outre la circulation des divers courants de transport entre Saigon, Ban Me Thuot et Dalat.

Année 1952

La 73e C.C.R. perd en novembre 1952, ses deux pelotons de protection sur scout-cars. Elle est alors constituée de deux pelotons de circulation, toujours chargés de contrôler la circulation dans la ville et aux postes de contrôle de la périphérie. 

Année 1953

Au cours de l’année 1953, elle détache un peloton au Laos d’avril à juillet, puis octobre à décembre.

Année 1954

Le 6 janvier 1954, toute la compagnie prend part à l’opération « ATLANTE » et reste en Annam jusqu’au cessez le feu.


[1] G.T. : Groupe de Transport

 
 

Souvenirs d'un ancien radio de la 73e CCR  1953/54

 Réponses à mes questions sur les escortes de convois
       "Les convois militaires étaient formés par le Groupe de Transport 511 avec d’autres véhicules, d’autres unités profitant des circonstances ou bien des unités           opérationnelles ( Légion etc..) pour effectuer les missions du moment et souvent encore avec des transporteurs civils.
 La taille des convois était variable en fonction des missions à effectuer. Parfois formés de plusieurs rames pour «  couper » la longueur.
 La disposition se faisait bien souvent comme suit : Un ou deux véhicules légers à l’ouverture de la piste ( à cause des mines) suivi d’un half track ou scout car armé et équipé de la radio.
Répartis dans le convoi les différents véhicules armés, puis en fin de convoi de nouveau un véhicule radio.
La mission des opérateurs radios était d’informer en permanence la position du convoi sur la piste, bien entendu de signaler tous les évènements, et surtout de prévenir du moindre accrochage par des viets.
         Les zones (routes) empruntées n’étaient pas très dangereuses… parfois des escarmouches, des mines anti personnelles, de la guérilla…
 
  La plus grande attaque a eu lieu le 1er mars 1948 contre un convoi avec la légion étrangère sur la route de DALAT au KM 113, entraînant le décès du Lieutenant-Colonel Brunet de Sairigné, un ancien héros de la bataille de Narvik en Norvège en 1940,
il avait 34 ans .
 
Les routes étaient très mauvaises, les ondées tropicales par mauvaises saisons ravinaient les pistes. La terre argileuse rendait les routes très glissantes, et coupaient la circulation. Une fois j’ai été bloqué une semaine entière sans ravitaillement et nous étions
à la diète forcée !
        Les Jeeps de la 73e CCR n’avaient pas de blindage à proprement parler c’est-à-dire extérieure, cependant ces jeeps avaient subies une modification par des établissements régionaux du Matériel par l’adjonction d’un blindage de plancher, car nombre d’attaques du Vietminh se faisaient par la pose de mines pour bloquer les convois et vu l’étroitesse des pistes, aucun véhicule ne pouvait doubler et l’embuscade était déclenchée. Les jeeps d’ouverture de piste avaient une mitrailleuse de 30 browning US. (7,62mm).
 
 Les nuits étaient passées généralement dans les unités locales d’implantation sur le parcours,  dans les petites villes ou bien encore dans les postes importants.
       Information gracieusement fournie par
l'Adjudant-Chef René Bardochan

 


Comme toujours, les témoignages des anciens sont relatifs  a leur expérience au sein de leur unité de l'époque et à l'endroit où ils ont servi.

Recherche toute information, objets et photos sur la 61e et la 73e CCR ainsi que des contacts avec ses anciens pour compléter

cette page de leur histoire et celle des CCR en Indochine.
 
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T.O.A. : Troupes d’Occupation en Allemagne (1945-1955) * F.F.L. : Forces Françaises libres (1940-1945) *  F.T.E.O. : Forces Terrestres en Extrême-Orient (1940-1956)

Ce site pourra être complété au fur et à mesure des nouvelles informations reçues et il est fait avec l'aide de:
- L'Adjudant-Chef René Bardochan  (61/73e CCR ) par l'intermédiaire de son fils Michel
- Jérôme Baert collectionneur et historien de la 1ere compagnie du 31e bataillon de marche du génie
- Norbert Laporte, fils de L'Adjudant-Chef  Claude Laporte (61e/73e CCR )  
- Serge Laroche, fils du MDL Chef Jacques Laroche (515 GT) 
Emmanuel Desjars fils de Raoul Desjars (73e CCR  1945-47)
- Major JEANSELME , Musée du Train et des Equipages Militaires
Bibliographie
Le Train en Indochine – 1945-1954 » du colonel Georges COUGET
Insignes de tradition des formations du Train » Service historique de l’armée de Terre

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